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Les mots du vainqueur : J’ai utilisé à 100% le potentiel du bateau et ça, j’en suis fier »

16 nov. 2022 - 12:04|Temps de lecture : 3 min

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Après avoir soulevé le Trophée de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe sur la grande scène du Memorial Acte devant un public nombreux, Charles Caudrelier s’est prêté au jeu des questions. Nina et Maxime, ses deux enfants assis en tailleur sur le bord de la scène, ont pu écouter leur champion de père. Calme et disponible, jamais dans l’emphase, mais avec le sentiment du devoir accompli, il est revenu sur quelques temps forts de la course.

« Cette Route du Rhum a été une course de vitesse permanente. Au début, c’était épuisant et au bout de cinq heures de course, mes muscles tétanisaient, j’avais l’impression que mes biceps allaient éclater. Et finalement, la douleur est passée, le corps s’ habitue à tout !
(…)
J’ai en mémoire les deux bords aux Açores où l’on s’est retrouvé avec François. Je l’ai appelé à la VHF et je lui ai demandé si ça allait. Il m’a dit « je suis bien content d’être là », ça voulait dire au contact. Alors, j’ai poussé très fort en pensant qu’il n’allait pas suivre, car je me disais que son bateau est plus léger, plus fin, peut-être moins marin que le mien. On est allé au delà des limites du raisonnable. On marchait à 40-45 noeuds dans de la mer et je me suis fait un peu peur. J’étais très fatigué et à un moment donné, j’ai voulu aller dormir. Il y avait 20 noeuds de vent, le bateau marchait à 40 et le pilote a décroché. J’ai juste eu le temps de me jeter sur la barre et j’ai évité l’empannage de justesse. J’ai vu l’écran de l’anémo et le vent était en fait monté à 33 noeuds, je ne m’en étais même pas aperçu. La course aurait très bien pu s’arrêter là.
(…)
Je découvrais le tour de la Guadeloupe en arrivant et j’avais forcément en mémoire les péripéties de François la dernière fois. J’avais très peur que cela se passe mal. On m’avait demandé un jour ce que je changerais dans la Route du Rhum et j’avais répondu, juste l’arrivée. Mais c’est vrai que c’est tellement génial pour les gens qui viennent nous voir. Je ne l’avais pas intégré parce que je ne l’avais jamais vécu.
Ça s’est très bien passé. Mon équipe a très bien travaillé. On avait un plan de bataille et on s’y est tenu comme prévu. Les conditions étaient particulièrement bonnes. Je ne sais pas combien on a fait mais peut-être qu’on peut parler d’un record. Parce qu’il y a un record aussi je crois. Je pense qu’on a été très rapides pour faire ce tour parce que je ne me suis pas arrêté longtemps
.
(...)
Je ne me rappelais plus combien François avait d’avance sur Francis en 2018. Il devait avoir moins d’avance que moi aujourd’hui. J’avais à peu près trois heures et j’ai pu recreuser un peu dans l’après-midi hier. J’ai eu Franck Cammas au téléphone qui me rassurait «T’inquiète pas, ça va bien se passer, tu as une belle avance. Mais j’étais quand même inquiet. Je m’imaginais vivre trois heures à l’attendre et voir son petit point vert arriver. J’essayais de ne pas trop y penser mais c’était quand même un peu l’angoisse. Hier j’ai passé du temps à rassurer mon fils qui était très inquiet. Il me posait douze milliards de questions !
(...)
Cette victoire est dingue. Je ne peux pas la comparer à celle de la Volo Ocean Race car ce sont des exercices très différents. Quand on parle de mes victoires, je rappelle souvent celle dans la Solitaire du Figaro car lorsque tu es tout seul, on ne peut rien te retirer. Là, j’étais routé, mais c’était moi qui faisait marcher le bateau.Je suis convaincu que je l’ai utilisé à 100% de son potentiel et ça, j’en suis fier.

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