Créée en 1978 par Michel Etevenon, La Route du Rhum-Destination Guadeloupe est la reine des courses transatlantiques en solitaire. Depuis 44 ans, elle relie Saint-Malo en Bretagne à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, et regroupe sur une même ligne de départ le plus grand plateau de la voile océanique. Cette transatlantique, d’une distance totale de 3 542 milles (soit 6 562 kilomètres) est devenue mythique et sa magie opère dans la diversité des classes et le mélange des genres. Grandes figures de la voile, professionnels et amateurs se retrouvent tous les 4 ans pour goûter à « la magie du Rhum »
Séries open et classes en vogue
Dès sa première édition et la victoire aux 98 secondes historiques du petit trimaran de Mike Birch face au long cigare de Michel Malinovsky, la Route du Rhum braque ses projecteurs médiatiques sur les couples formés par un bateau et un solitaire pour braver les mers et affoler les compteurs. Il n’est donc pas étonnant que la transatlantique à destination de la Guadeloupe devienne, à travers la participation d’une multitude de navires, les plus en vogue sur la crête des vagues, le témoin des avancées architecturales et technologiques de la voile de compétition.
Grandes figures et visages amateurs
Côté skippers aussi, la diversité et le mélange de genres sont toujours de mise entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre. Tous les quatre ans, des marins venus de tous horizons se rassemblent pour goûter et se ressourcer à la magie du Rhum. La transat accueille en effet sur la même ligne de départ les skippers professionnels et les amateurs. Le temps d’un face-à-face avec l’océan où l’intensité de la course se mêle à la richesse de l’aventure humaine, elle met des visages anonymes et des grandes figures sur un même pied d’égalité. De quoi écrire parmi les plus belles pages de la course au large.
Images planétaires
Le public ne s’y laisse pas tromper, toujours plus nombreux pour se laisser griser par les exploits de Mike Birch, premier héros de la course, de Florence Arthaud fiancée pour toujours avec l’Atlantique, de Laurent Bourgnon au doublé inégalé, ou encore de Lionel Lemonchois qui a traversé l’Océan à pas-de-géant. La “ magie du Rhum ” est là, dans des images de mer qui font le tour de la planète et n’ont pas fini d’enivrer toutes les têtes à terre...
HISTORIQUE
1978
La Transat de la Liberté !
En réponse à la limitation de la taille maximale des bateaux suite à la Transat Anglaise de 1976, Michel Etevenon, publicitaire parisien, présente officiellement en mai 1978 le parcours de la Route du Rhum, première transatlantique française en solitaire qui s’élancera de Saint-Malo pour rejoindre Pointe-à-Pitre. L’épreuve est ouverte aux monocoques et aux multicoques et n’impose aucune limite de taille pour les navires. Au total, ce sont 38 marins, professionnels comme amateurs, qui seront inscrits sur cette première édition. Parmi eux, on retrouve des grands noms de la course au large et des jeunes prometteurs : Mike Birch, Alain Colas, Florence Arthaud, Michel Malinovsky, Olivier de Kersauson, Philippe Poupon, Marc Pajot, Bruno Peyron… Le célèbre Éric Tabarly sera le grand absent cette année-là, faute d’avoir trouvé à temps les financements nécessaires à sa participation.
Le 5 novembre 1978, sonne le jour du grand départ, et le public est au rendez-vous. La ville de Saint-Malo est en effervescence, et le cap Fréhel, tout comme le plan d'eau, sont pris d’assaut. La suite de la course va susciter la curiosité du grand public, mais ce qui fera entrer cette première édition dans la légende, c’est ce finish entre Mike Birch et Michel Malinovsky, voyant Birch s’imposer avec un écart infime de 98 secondes après 23 jours de mer et 3 500 milles de course.
Florence Arthaud, 21 ans, qui avait tout plaqué un an auparavant, arrive onzième après 27 jours de mer, elle sera la première femme classée, et sera surnommée “la petite fiancée de l’Atlantique”, formulation qu’elle detestera.
Sur un plan plus tragique, cette édition verra aussi disparaître en mer Alain Colas, à bord de son bateau Manureva. À la suite d’une ultime vacation pendant laquelle le navigateur indiquait être pris au centre d’un typhon, on ne retrouvera ni le marin, ni le bateau après plus de 250 heures de recherches.
1ère édition
Le podium :
- Mike Birch (en 23 jours, 6 heures, 59 minutes)
- Michel Malinovsky
- Philip S. Weld
Ce qu’il faut retenir de 1978 :
La première transatlantique bouleverse les idées reçues. 38 concurrents sont au départ, à peine un quart d’entre eux sont sur des bateaux de course. Olivier de Kersauson, Philippe Poupon, Florence Arthaud et Bruno Peyron sont parmi les inscrits.
Manureva ne répond plus, le navigateur Alain Colas disparaît en mer.
Olympus Photo, le petit trimaran jaune de Mike Birch devance de 98 secondes le Kriter V de Michel Malinovsky, après 23 jours de course.
1982
Cinquante-deux bateaux au départ !
L’édition de 1978 a marqué les esprits et entraînera un engouement certain chez les marins qui se presseront pour participer à cette deuxième édition en 1982. Ils seront 52 à prendre le départ, dont une part significative de marins professionnels, et bien connus du grand public : Tabarly, Birch, Malinovsky, Peyron, Poupon,...
La nouveauté réside dans l’équipement d’une balise Argos de tous les bateaux, ainsi que la création d’un PC presse au pied de la Tour Montparnasse qui permettra de suivre la compétition au plus près. Cette édition sera marquée par des conditions particulièrement difficiles qui obligent Éric Tabarly à abandonner. Marc Pajot arrivera en vainqueur de l’autre côté de l’atlantique, suivi de près par Bruno Peyron, et enfin Mike Birch. Tous trois compléteront le podium en multicoques. Fait notable, sur les 10 premiers bateaux en Guadeloupe, 9 sont des multicoques.
2ème édition
Le podium :
- Marc Pajot (en 18 jours 01 heure et 38 minutes)
- Bruno Peyron
- Mike Birch
Ce qu’il faut retenir de 1982 :
Les grands multicoques font leur apparition avec William-Saurin d’Eugène Riguidel (27 mètres) ou encore Elf Aquitaine de Marc Pajot. Ils sont trois à mesurer plus de 20 mètres.
Marc Pajot ménage le suspense : poutre centrale fendue à la limite de la rupture, le Baulois va mener tambour battant la course et la gagner avec 10 heures d’avance sur Jaz de Bruno Peyron.
19 abandons lors de cette deuxième édition dont Ian Johnston sur son trimaran Rennie (chavirage), Jean-Yves Terlain sur Gauthier III (démâtage), Éric Tabarly sur Paul Ricard et Daniel Gillard sur BAI Brittany Ferries.
1986
Une année de coups de chien !
Ils sont 33 à prendre le départ de cette édition 1986. Les meilleurs skippers sont toujours au rendez-vous même si le nombre de participants est en baisse par rapport à 1982. La taille des bateaux, elle, est toujours plus gigantesque : 13 bateaux mesurent plus de 23 mètres. Jamais la course au large n’avait réuni un tel plateau de géants. Parmi les inscrits, la tendance est résolument aux catamarans avec pas moins de 13 en lice, contre 9 trimarans dont certains sont dotés de nouveaux appendices : les foils. Les dépressions se succèdent sur l’Atlantique et portent un lourd tribu à la flotte de La Route du Rhum. Les conditions météo des premiers jours mettent à rude épreuve les concurrents ; abandons et avaries s’enchaînent. Loïc Caradec, qui navigue à bord de son imposant trimaran Royale II (22,60 mètres), ne donne plus signe de vie.Florence Arthaud se déroute sur sa position et découvre l’épave retournée sans aucun signe de vie. On ne retrouvera jamais Loïc Caradec. Ce sera le deuxième drame de l’histoire de la Route du Rhum, huit ans après la disparition d’Alain Colas.
Malgré ce bouleversement évident, Philippe Poupon s’impose devant Bruno Peyron et Lionel Péan.
3ème édition
Le podium :
-
Philippe Poupon (en 14 jours 15 heures et 57 minutes)
-
Bruno Peyron
-
Lionel Péan
Ce qu’il faut retenir de 1986 :
Les grands multicoques marquent cette cuvée 1986 : pas moins de 13 bateaux de plus de 23 mètres en classe 1.
Avec 48 heures d’avance sur ses concurrents directs, Philippe Poupon sur Fleury Michon VIII, coupe la ligne d’arrivée. Son trimaran à foils a fait des merveilles sur la route du Sud et a creusé l’écart avec ses poursuivants. Une victoire qu’il dédiera à la mémoire de son ami Loïc Caradec.
1990
L’année d’une femme : Florence Arthaud !
1990 marque l’année du changement. De l’eau a coulé sous les coques en quatre ans et la flotte est en pleine mutation. Les trimarans semblent s’être définitivement imposés pour la course en solitaire et la limitation à 60 pieds fait à peu près l’unanimité. Mis au pied du mur, Bruno Peyron, Francis Joyon et Hervé Laurent se voient refuser l’entrée de La Route du Rhum avec leurs bateaux de 65 pieds. Joyon réduira la taille de sa coque en tronçonnant un morceau quelques jours seulement avant le départ, Peyron et Laurent s’élanceront, eux, en « pirates », c’est-à-dire sans figurer au classement officiel.
31 concurrents se présenteront tout de même à Saint-Malo parmi lesquels de nouveaux bateaux comme Pierre 1er (Florence Arthaud), Fujichrome (Mike Birch), RMO (Laurent Bourgnon) ou encore Fleury Michon IX (Philippe Poupon). Laurent Bourgnon passera la bouée du cap Fréhel en tête. Le ton est donné : il faudra tenir le rythme imposé par ces nouvelles Formule 1 des mers. Mois de novembre oblige, les dépressions s’abattent sur la flotte et les avaries entrent en scène : Jean Maurel (Elf Aquitaine III) démâte et Laurent Bourgnon explose sa dérive occasionnant une voie d’eau. Il ne dit rien, mais pompe… À Pointe-à-Pitre, Florence Arthaud, à bout de forces et après avoir été privée d’électronique et de communication depuis les Açores, entrera dans la légende du Rhum en étant la première femme à s’imposer sur une course au large en solitaire.
4ème édition
Le podium en multicoque :
- Florence Arthaud (en 14 jours 10 heures 8 minutes)
- Philippe Poupon
- Laurent Bourgnon
Ce qu’il faut retenir de 1990 :
La limitation de la taille des bateaux à 60 pieds devient la norme.
Les trimarans s’imposent. De nouvelles unités, tout carbone, apparaissent : gain de poids, raideur et résistance semblent être le cocktail gagnant.
La grande nouveauté de l'édition 1990 est l’arrivée du GPS (Global Positionning System) qui permettra à chaque marin de connaître sa position en temps réel et d’importer des fichiers météo qui, après avoir été brassés avec les polaires, la vitesse et le cap du bateau, propose plusieurs types de routes aux marins.
Florence Arthaud sur Pierre 1er réalise une course incroyable. Elle gagne cette Route du Rhum, seule face à l’océan et à une meute de poursuivants.
Si le deuxième est Philippe Poupon, le troisième est un petit nouveau : Laurent Bourgnon.
1994
Un podium époustouflant !
Ils ne sont que 24 à prendre le départ de cette cinquième édition, mais grande nouveauté, il y aura bien deux courses dans la course : une chez les multicoques et une chez les monocoques. Hasard des choses, ils sont le même nombre d’inscrits dans chacune des catégories. Et si beaucoup ont les images de Florence Arthaud ancrées dans les esprits, elle ne sera pas là pour défendre son titre. Seul son bateau sera présent, racheté par le milliardaire Steve Fossett sous le nom de Lakota.
Mais la bataille du plateau n’en est pas moins superbe, alors que du côté des multicoques, Loïck Peron démâtera, Paul Vatine deviendra le principal concurrent de Laurent Bourgnon qui remportera sa première Route du Rhum. ; du côté des monocoques, Yves Parlier, Alain Gautier et Halvard Mabire sont les grands favoris. Mabire va perdre sa quille, se retourner et déclencher sa balise de détresse. Il sera secouru après être resté dans l’eau glacée plus d’une dizaine d’heures. Yves Parlier et Alain Gautier termineront juste derrière les deux trimarans de tête, ce qui n’en restera pas moins qu’une performance remarquable.
5ème édition
Le podium :
- Laurent Bourgnon (en 14 jours 06 heures et 28 minutes)
- Paul Vatine
- Yves Parlier (premier monocoque)
Ce qu’il faut retenir de 1994 :
Outre le combat des marins sur l’eau, les conseils des routeurs à terre ont pris une incroyable dimension avec, entre autres, Richard Silvani pour Laurent Bourgnon ou encore Jean-Yves Bernot et Louis Bodin pour Paul Vatine.
Les monocoques 60 pieds nouvelle génération avec leurs ballasts montrent un potentiel incroyable. S’ils peuvent faire jeu égal avec les trimarans à certaines allures, ils ont pu faire face aux éléments plus facilement et peuvent se permettre de tenir plus de toile qu’auparavant.
1998
Doublé pour une transat anniversaire !
19 multicoques pour 18 monocoques : un beau plateau d’anniversaire pour les vingt ans de La Route du Rhum. En six éditions, cette transat est devenue une grande classique, incontournable pour tous les marins professionnels. Laurent Bourgnon vient remettre son titre en jeu à bord d’un trimaran fiabilisé à l’extrême, avec une mécanique physiologique parfaitement maîtrisée, des analyses météo françaises et américaines 24h/24 via Richard Silvani et Bob Rice et un esprit de compétition des plus exacerbés. Son principal concurrent, qui garde en ligne de mire une première victoire sur la Route du Rhum, n'est autre que Loïck Peyron. L’ Atlantique se mue en véritable échiquier sur lequel les plus grands solitaires avancent leurs options : Francis Joyon, Paul Vatine, Alain Gautier, Marc Guillemot et Franck Cammas tiendront leur monde en haleine.
À son arrivée en Guadeloupe, Laurent Bourgnon devient le premier marin de l’histoire de la course à réaliser le doublé et établit un nouveau record de temps de traversée : 12 jours, 8 heures, et 41 minutes. Alain Gautier prend la deuxième place, puis Franck Cammas vient achever le classement du podium en coupant la ligne seulement huit minutes devant Marc Guillemot. Du côté des monocoques, Thomas Coville, appelé à remplacer Yves Parlier à la dernière minute à la suite d’un accident de parapente de ce dernier, s’impose face à Jean-Luc Van Den Heede. Ellen MacArthur, âgée de 22 ans à l’époque, remportera l’épreuve de monocoque sur son navire de 50 pieds, laissant présager une magnifique carrière.
6ème édition
Le podium en multicoque :
- Laurent Bourgnon (en 12 jours 8 heures et 41 minutes)
- Alain Gautier
- Franck Cammas
Premier en monocoque :
Thomas Coville (en 18 jours 7 heures et 53 minutes)
Premier en monocoque de 50 pieds :
Ellen MacArthur (en 20 jours 11 heures et 44 minutes)
Ce qu’il faut retenir de 1998 :
Yves Parlier, sérieusement blessé lors d’une chute de parapente, confie son 60 pieds Aquitaine Innovations à Thomas Coville. Ce dernier gagne en monocoque, routé par Yves Parlier lui-même. Un grand marin est né !
La victoire en monocoque d’Ellen MacArthur à bord de son Kingfisher. Malgré les problèmes techniques à répétition, la jeune anglaise va taquiner les 60 pieds et passionner le grand public.
Ils sont quatre à arriver collés-serrés en vue de la Guadeloupe : Laurent Bourgnon, Alain Gautier, Marc Guillemot et Franck Cammas. Qui va gagner ? Celui qui aura commis le moins d’erreurs selon Alain Gautier. Laurent Bourgnon signe ainsi sa deuxième victoire consécutive sur La Route du Rhum.
2002
Une année dantesque !
Avec 58 concurrents au départ, 2002 est une année record. En termes de participations d’abord, mais hélas aussi en termes d’abandons, car si 28 bateaux finissent l’épreuve, seulement 3 sur 18 arrivent aux Antilles dans la classe ORMA, reine des 60 pieds multicoques.
C’est Franck Cammas, qui fera en premier les frais de la dépression qui a balayé la flotte dès le début de la course, et seuls trois d’entre eux arriveront de l’autre côté de l’Atlantique : Michel Desjoyeaux, en vainqueur, devant Marc Guillemot et Lalou Roucayrol (seul skipper à terminer sans faire escale).
Première historique également, l’arrivée en temps réel de deux monocoques IMOCA devant les multicoques, dont celui d’Ellen MacArthur et Mike Golding, conséquence du départ décalé des monocoques partis un jour avant les multicoques, et des chavirages et avaries dues aux conditions météo dantesques rencontrées au large de La Corogne.
7ème édition
Le podium en trimaran Orma :
- Michel Desjoyeaux (en 13 jours 7 heures et 53 minutes)
- Marc Guillemot
- Lalou Roucayrol
Le podium en monocoque IMOCA :
- Ellen MacArthur (en 13 jours 13 heures et 31 minutes)
- Mike Golding
- Joé Seeten
Premier en multicoque de 50 pieds :
Franck-Yves Escoffier
Ce qu’il faut retenir de 2002 :
La septième édition aura été marquée par le passage d’une dépression très creuse à l’origine de l’hécatombe survenue chez les multicoques ORMA. Michel Desjoyeaux (Géant), Marc Guillemot (Biscuits La Trinitaine) et Lalou Roucayrol (Banque Populaire) seront les trois seuls à arriver sur les 18 partants.
Michel Etevenon, décédé un an auparavant, n’est plus. La nouvelle équipe d’organisation de course, décide de proposer deux départs décalés : un pour les monocoques et un pour les multicoques.
Steve Ravussin, skipper Suisse, seul marin sorti de la tempête sans la moindre avarie ou presque filait vers une arrivée victorieuse en Guadeloupe, avant de se faire piéger par un grain. Il chavirera à seulement 734 milles (1360 kms) de Pointe-à-Pitre.
Cette édition consacre la victoire d’Ellen MacArthur en monocoque IMOCA et celle de Michel Desjoyeaux en trimaran ORMA, qui, après trois escales techniques, a pris la tête du classement dans une lutte acharnée avec ses poursuivants.
2006
Un grand cru !
Ce huitième épisode de la célèbre transatlantique en solitaire restera marqué par le sprint époustouflant de Lionel Lemonchois, vainqueur de la catégorie reine des multicoques 60 pieds à bord de Gitana 11. Ralliant Saint-Malo à Pointe-à-Pitre en 7 jours 17 heures et 19 minutes, le Normand pulvérise l’ancien record de Laurent Bourgnon de plus de 4 jours, à la moyenne vertigineuse de 19,11 nœuds en solitaire ! L’autre fait d’arme de cette édition fût le duel épique entre Roland Jourdain (Sill et Véolia) et Jean Le Cam (VM Matériaux) en IMOCA, donnant lieu à un final à suspens. Après 3 543 milles, 28 minutes seulement les séparent, permettant à Jourdain de rentrer dans la légende du Rhum. Aussi, pour la première fois dans l’histoire de la Route du Rhum, les Class40 participent à la course, au nombre de 25, et permettent de mélanger professionnels et amateurs. C’est Phil Sharp qui arrivera premier de cette catégorie.
8ème édition
Le podium en trimaran ORMA :
- Lionel Lemonchois (en 7 jours 17 heures et 19 minutes)
- Pascal Bidégorry
- Thomas Coville
Le podium en monocoque IMOCA :
- Roland Jourdain (en 12 jours 11 heures et 58 minutes)
- Jean Le Cam
- Jean-Pierre Dick
Premier en Class40 :
Phil Sharp (en 18 jours 10 heures et 21 minutes)
Premier en multicoque de 50 pieds :
Franck-Yves Escoffier (en 11 jours 17 heures et 28 minutes)
Ce qu’il faut retenir de 2006 :
74 skippers se sont alignés au départ, une affluence qui fera date dans l’histoire de la course, dont 25 inscrits en Class40, pour sa première introduction dans la course. 62 bateaux ont rejoint la Guadeloupe dont 61 classés, illustrant une très belle réussite sportive.
1,2 million de visiteurs s’étaient massés sur les quais pendant les dix jours précédant le départ.
2010
Le retour des géants !
La limitation de taille des bateaux imposée depuis 1990 à 60 pieds (18,28 mètres) est abandonnée pour renouer avec le concept du “no limit” qui avait guidé la création de la course en 1978.
85 solitaires au départ, près de 2 millions de visiteurs, dès le départ de Saint-Malo, le cru 2010 du Rhum s’est imposé comme celui de tous les records. Ils sont neuf dans la catégorie des Ultim, pour appuyer un retour tant attendu. Il y a aussi neuf IMOCA, douze Multi 50, quarante-quatre Class40 et onze voiliers de catégorie « Rhum ». Sur l’eau, le spectacle n’a pas déçu les attentes. Vainqueur à Pointe-à-Pitre à bord de son trimaran de 31,50 mètres, Franck Cammas, skipper de Groupama 3, entre dans la légende, mais ne bat pas le temps de référence en mettant 9 jours 3 heures 14 minutes 47 secondes pour traverser l’Atlantique. Francis Joyon (Idec) et Thomas Coville (Sodebo) complètent le podium. Deux marins s’illustrent particulièrement en réalisant le doublé, Roland Jourdain (Veolia Environnement) vainqueur en IMOCA pour la deuxième édition consécutive et Lionel Lemonchois (Prince de Bretagne), qui réédite l’exploit de 2006 en s’imposant cette fois sur un multicoque de 50 pieds. En Class40, Thomas Ruyant sera le premier dans sa catégorie, tandis que l’Italien Andrea Mura l’emporte en catégorie Rhum.
9ème édition
Le podium en Ultime :
- Franck Cammas (en 9 jours 3 heures et 14 minutes)
- Francis Joyon
- Thomas Coville
Premier en IMOCA :
Roland Jourdain (en 13 jours 17 heures et 10 minutes)
Premier en Multi 50 :
Lionel Lemonchois (en 15 jours 04 heures et 50 minutes)
Premier en Class40 :
Thomas Ruyant (en 17 jours 23 heures et 10 minutes)
Premier en catégorie Rhum :
Andrea Mura (en 19 jours 09 heures et 40 minutes)
Ce qu’il faut retenir de 2010
9 Ultimes, 9 Imoca, 12 Multi50, 11 « Rhum » et 44 Class40 soit 85 concurrents au départ pour un casting de choix.
2 millions de visiteurs avaient salué les marins de La Route du Rhum
Franck Cammas rentre dans le cercle fermé des vainqueurs de la reine des transatlantiques et célèbre à sa manière le retour des géants de la course au large.
2014
L’édition de tous les superlatifs
Pour sa dixième édition en 2014, La Route du Rhum - Destination Guadeloupe continue d’affoler les compteurs. Sur le plan sportif d’abord, avec 91 voiliers réunis sur une même ligne de départ au large de Saint-Malo le 2 novembre à 14h00, et à l’arrivée en Guadeloupe, un magnifique vainqueur, Loïck Peyron, qui établissait un nouveau temps de référence, bouclant les 3 542 milles du parcours en 7 jours 15 heures 08 minutes et 32 secondes.
Sur le plan médiatique ensuite, avec une couverture sans précédent avec plus de 67 heures de retombées télévisuelles, plus de 44 heures de reportages radio, plus de 5 500 articles de presse, plus de 900 journalistes accrédités ou encore plus de 12 000 sujets web. Enfin, entre le départ de la cité corsaire et la place de la Victoire à Pointe-à-Pitre, plus de 2 200 000 de personnes sont venues arpenter les villages départ et arrivée et goûter à la magie du Rhum !
10ème édition
Le podium en Ultime :
- Loïck Peyron (en 7 jours 15 heures et 8 minutes)
- Yann Guichard
- Sébastien Josse
Premier en IMOCA :
François Gabart (en 12 jours 04 heures et 38 minutes)
Premier en Multi 50 :
Erwan Le Roux (en 11 jours 05 heures et 13 minutes)
Premier en Class40 :
Alex Pella (en 16 jours 17 heures et 47 minutes)
Première en catégorie Rhum :
Anne Caseneuve (en 17 jours 07 heures et 06 minutes)
Ce qu’il faut retenir de 2014 :
8 Ultimes, 9 Imoca, 11 Multi50, 20 « Rhum » et 43 Class40 soit 91 concurrents au départ pour un casting de choix.
Yann Guichard, s’est engagé sur la transatlantique à bord de Spindrift 2 son trimaran de 40 mètres de long et 23 mètres de large pour 800 m2 de voilure. Il arrivera seulement quelques heures après le vainqueur.
François Gabart pulvérise le record en monocoque en 12 jours et 4 heures, en menant la course du début à la fin.
1,35 millions de visiteurs se sont rendus sur les villages de course.
2018
Un finish spectaculaire Gabart vs Joyon !
Un anniversaire pour fêter ses quarante ans, un public venu en nombre à Saint-Malo. Un départ spectaculaire entre la pointe du Grouin et le cap Fréhel. Un engouement exceptionnel des internautes et des réseaux sociaux. Un final entre Ultims à rebondissements et un retournement de situation incroyable chez les monocoques IMOCA. Des records de traversée pulvérisés dans quatre catégories sur six, un nouveau classement avec les Rhum Mono, des étrangers en force et un parcours de 3 542 milles devenu légendaire…
Un nombre de participants record avec 123 bateaux et une fréquentation accrue par rapport à 2014 : 1,35 millions de personnes ! Douze jours d’animations qui se sont conclus par le mythique passage des écluses, pour rallier un plan d’eau balayé dimanche 4 novembre 2018 à 14h00 par une jolie brise d’une quinzaine de nœuds de Sud-Est, conditions idéales pour s’élancer vers la Région Guadeloupe.
La onzième édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe restera ancrée dans les mémoires. L’arrivée des Ultims fut palpitante, avec le duel Francis Joyon vs François Gabart, qui a fini par voir s’imposer Francis Joyon de quelques centaines de mètres face à François Gabart avec un delta temps de 428 secondes. Alex Thomson, en IMOCA, lui qui menait la flotte, s’est endormi à quelques mètres de la pointe Guadeloupéenne et c’est, épuisé, qu’il s’est drossé sur les rochers à 60 milles de l’arrivée. Arrivé premier sur la ligne d’arrivée, mais obligé de s’extirper à la force de son moteur, il écope d’une pénalité de 24 heures. La victoire revient finalement à Paul Meilhat devant Yann Éliès et Alex Thomson.
11ème édition
Le podium en Ultim :
- Francis Joyon (en 7 jours 14 heures et 21 minutes)
- François Gabart
- Thomas Coville
Premier en IMOCA :
Paul Meilhat (en 12 jours 11 heures et 23 minutes)
Premier en Multi 50 :
Armel Tripon (en 11 jours 7 heures et 32 minutes)
Premier en Class40 :
Yoann Richomme (en 16 jours 3 heures et 22 minutes)
Premier en catégorie Rhum Multi :
Pierre Antoine (en 15 jours 1 heure et 15 minutes)
Premier en catégorie Rhum Mono :
Sidney Gavignet (en 16 jours 11 heures et 18 minutes)
Ce qu’il faut retenir de 2018 :
Une année anniversaire qui bat tous les records de participation depuis la création de la course : 123 marins sont inscrits.
Les architectes Marc Van Pethegem et Vincent Lauriot-Prévost (VPLP) signent leur huitième succès consécutif avec leurs plans de multicoque. Après le triomphe de Florence Arthaud en 1990, ils ont créé sans pauses, les plans de tous les vainqueurs de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Et pour la troisième fois d’affilée, le maxi trimaran skippé par Franck Cammas en 2010, Loïck Peyron en 2014 se voit victorieux à l’arrivée aussi avec Francis Joyon en 2018 !
2022
Une 12ème édition fidèle à la promesse initiale
La 12ème édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe s’annonçait sensationnelle. Elle a été bien plus encore. Et pour cause, avec 138 concurrents au départ - le plus grand et le plus beau plateau jamais réuni sur une épreuve océanique - c’est assurément l’un des plus beaux chapitres de l’histoire de la plus mythique des courses transatlantiques en solitaire qui vient de s’écrire. « Cette édition 2022 s'avérait être celle de tous les records et elle a tenu toutes ses promesses. La bataille navale s’est confirmée au premier plan, et à tous les étages. La course a été à la hauteur de sa réputation, avec des conditions dures et éprouvantes qui ont ouvert le jeu de régate au plus haut-niveau », a affirmé Joseph Bizard, Directeur Général d’OC Sport Pen Duick qui ne peut que se réjouir du spectacle offert sur l’eau et, également, de la vitalité des différentes classes et catégories de bateaux qui confirme le caractère unique de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.
Une épreuve au caractère d’exception
L’épreuve est un événement majeur de la course au large et cette 12ème édition s’est illustrée plus encore que les précédentes dans chacun de ses attributs. De l’avis de tous, marins, armateurs, partenaires et public, elle a été particulière et a, d’une certaine manière, marqué une sorte de changement, comme un effet cliquet, devenant une course d’excellence dans l’ensemble des classes et des catégories. « Traverser l’Atlantique Nord au mois de novembre n’est assurément pas un exercice anodin (pour rappel : sur les 138 solitaires au départ, 103 sont parvenus à rallier Pointe-à-Pitre). Il s’agit d’un exercice difficile qui justifie le caractère exceptionnel de la course, et la rend si passionnante », a ajouté le Directeur Général d’OC Sport Pen Duick. De fait, la magie a opéré en grand. Une satisfaction pour les organisateurs dont la volonté était de faire de l'événement un temps de rassemblement entre les marins et le grand public.
Un événement pour rassembler
A Saint-Malo, le village de 70 000 m² a été pensé pour valoriser l’ensemble de la flotte. Un vrai travail a aussi été réalisé sur l’ergonomie, afin de rendre son accès facile et confortable. Cela a permis d’accueillir un public extrêmement nombreux et de proposer des temps d’animations forts, tels que les parades ou les passages des écluses. Parallèlement le fait d’intégrer les enjeux du développement durable à l’épreuve a donné plus de sens encore aux différentes actions menées, et joué à plein le rôle de plateforme d’impact et de caisse de résonance pour informer, sensibiliser et promouvoir autour des grands enjeux environnementaux liés à l’océan. « Les briques que nous avons posées nous ouvrent de grandes perspectives sur la construction des futures éditions ».
Un « opéra » réussi
Bien qu’il soit encore un peu trop tôt pour tirer un vrai bilan quantitatif, une première tendance se dessine cependant et, bonne nouvelle, elle confirme l’intérêt de la course au large en tant que telle. « C’est une discipline qui plaît, captive et passionne. Nous avons pu voir son remarquable pouvoir d’attraction à travers les différents canaux que nous avions mis en place pour suivre la course. Cette 12ème édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe a, sans conteste, été une grande célébration de la mer et des bateaux », a assuré le représentant d’OC Sport Pen Duick. De fait, cette édition 2022 s’est inscrite dans la droite ligne de la promesse initiale faite par Michel Etevenon qui, pour mémoire, affirmait que son « intention n’était pas de faire une course mais de mettre en scène un opéra ».
12ème édition
Le podium en Ultim 32/23 :
- Charles Caudrelier (en 6 jours, 19 heures, 47 minutes)
- François Gabart
- Thomas Coville
Premier en Ocean Fifty :
Erwan Le Roux (en 10 jours, 21 heures, 35 minutes)
Premier en IMOCA :
Thomas Ruyant (en 11 jours, 17 heures, 36 minutes)
Premier en Class40 :
Yoann Richomme (en 14 jours, 3 heures, 8 minutes)
Premier en catégorie Rhum Multi :
Loic Escoffier (en 16 jours, 6 heures, 37 minutes)
Premier en catégorie Rhum Mono :
Jean-Pierre Dick (en 16 jours, 5 heures, 57 minutes)