Ce mercredi matin, à Saint-Malo, les marins de la classe IMOCA ont embarqué sur des semi-rigides pour retrouver leurs bateaux amarrés devant Dinard. Certains ont très bien dormi, d’autres ont vécu une nuit plus agitée, assaillis par le stress qui monte. Tous sont impatients et concentrés avant un début de course qui va leur demander une vigilance de tous les instants. Voici leurs dernières paroles à terre.
Eric Bellion (COMMEUNSEULHOMME Powered by Altavia) : « J’ai fait une petite grasse mat’! Cela fait du bien de partir en mer après 15 jours de village, même si c’était super. On a le cerceau un peu en ébullition entre le plaisir d’aller en mer et l’appréhension du départ. On va quand même se prendre un gros front, mais je préfère partir aujourd’hui plutôt que dimanche dernier. Ce sera costaud sur la ligne de départ, le vent est pile dans l’axe, on va devoir tirer des bords, cela me fait un peu peur. Je serais bien concentré et je ferais en sorte de ne pas toucher d’autres bateaux. Après Fréhel, on va pourvoir respirer. La Route du Rhum, c’est un an de travail et on n’a pas envie de casse le bateau dès le départ. J’ai envie de batailler avec les meilleurs bateaux à dérive droite et laisser quelques foilers derrière ! ».
Charlie Dalin (Apivia) : « J’ai bien dormi, il le fallait car ce soir c’est nuit blanche au programme. On va partir pour un sprint sur l’Atlantique. On va commencer par une petite de Solitaire du Figaro pour commencer, le long de la côte nord Bretagne. Et ensuite on se retrouvera au large. J’ai hâte de partir, je prépare cette course depuis longtemps. Je serai soulagé quand j’aurai passé la porte du cap Fréhel, pour qu’il y ait un peu plus d’espace entre les bateaux. Après on va pouvoir dérouler. Il restera quand même pas mal de pièges : des cailloux, des bouées, le parc éolien... Il va falloir être en vigilance maximale pendant un bon moment. »
Sam Davies (Initiatives-Cœur) : « Hier soir l’ambiance était géniale pour la sortie des bateaux. Je me suis réveillée une seule fois cette nuit mais ça n’a pas duré longtemps. Il fait beau, on aura la pleine lune cette nuit pour bien voir pendant qu’on fera des zigzags le long de la côte. Je suis impatiente. Le seul stress que je ressens est lié est au départ avec 138 bateaux qui vont tirer des bords, c’est un flippant. Je serai plus tranquille une fois qu’on sera un peu plus loin dans la Manche. »
Nicolas Troussel (Corum L’Épargne) : « Je n’ai pas bien dormi, mais c’est normal. Avant le départ d‘une course, je ne dors jamais bien. Il va se passer beaucoup de choses dès le début en Manche et à la pointe de Bretagne. Cela va être intéressant. On va quitter le coffre où le bateau est au mouillage et préparer le départ. Il y a des bords à tirer, cela se prépare, et il faudra prendre un bon départ. C’est plus sympa plus engageant de partir bien. Au fur que le temps s’égrènera, les équipiers quitteront le bord, probablement à 10 minutes avant le top, je serais seul. »
Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo For a Job) : « Je me suis couché avec Jean (Le Cam) au téléphone et j’ai super bien dormi. Je suis en pleine forme. J’ai un peu les jambes qui tremblent, la pression monte. C’est dingue, je suis au départ de la Route du Rhum ! Une chape de plomb va tomber au moment du départ. J’ai ma stratégie bien en tête, je sais ce que je veux faire jusqu’à jeudi soir au moins. La course va être très tactique. Il va y avoir du jeu, des stratégies fondamentalement opposées. Mon état c’est : à fond jusqu’à dimanche ! Je n’ai jamais vécu un départ à 138 bateaux, je ne sais pas ce que c’est, donc j’ai un peu l’insouciance de l’inconnu. Je ne sais pas du tout comment ça va se passer. »
Paul Meilhat (Biotherm) : « Nous sommes déjà partis dans notre tête. Je suis très concentré pour éviter de faire des bêtises. Les conditions sont bonnes, ça va être un beau départ. Les 24 heures de course vont être très côtières, avec beaucoup de manœuvres. A mon avis, il n’y a pas grand monde qui va dormir la première nuit. Demain on va retrouver le large et on va pouvoir accélérer. »
Yannick Bestaven (Maître CoQ V) : « J’ai fait la crêpe mais j’ai relativement bien dormi. Cela fait plaisir d’y aller après tout cette attente. Il fait beau, cela va être un beau spectacle. Ça ira mieux après le passage du cap Fréhel. On sera libéré d’une grosse partie de la flotte et on sera au large. Il va y avoir du jeu, on va assurer le coup pour aller à Pointe-à-Pitre. »
Louis Duc (Fives – Lantana Environnement) : « Je me sens libéré, il faut grand beau, la mer est belle, on part en mer, on va faire du bateau. J’ai bien dormi, j’ai acheté du pain et des croissants. Je vais monter à bord du bateau en profiter pour me plonger dans les derniers fichiers météo. C’est bien, nous avons un peu de temps avant le départ à 14h15. Je pars serein, même si la plus grosse difficulté de la course ce sont les 2 heures de navigation jusqu’au cap Fréhel. Il y a le stress du départ avec beaucoup de bateaux très différents, sachant qu’à un moment tout le monde va se croiser. Il va falloir être vigilant. Après Fréhel, il y aura aussi le parc éolien à contourner. C’est finalement après l’archipel de Bréhat que la course va vraiment commencer. »