La tension qui a culminé hier à l’annonce du report du départ est retombée sur les quais de Saint-Malo, mais le gros coup de vent justifiant ce décalage n’a pas disparu des cartes météo. Ce soir et cette nuit, des vents de plus de 40 nœuds sont attendus en Manche. Une tempête qu’affronteront bien à l’abri de la pointe de Dinard les Ultim 32/23 sur des mouillages sécurisés. Explications.
Vus du ciel dans l’eau vert menthe à l’eau, ils sont magnifiques les Ultim 32/23 qui piaffent au mouillage en attendant mercredi à 14h15 pour s’élancer sur le nouveau départ annoncé ce matin par la Direction de course de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. «Ces bouées ont été installées spécialement pour l’événement, car elles correspondent à un cahier des charges très précis vu les dimensions exceptionnelles des bateaux » explique Guillaume Rotée de la Direction de course. Pesant entre 15 et 18 tonnes avec des mâts de 35 mètres offrant une importante prise au vent, les Ultim 32/23 tirent fort sur leurs aussières disposées sur des pattes d’oie sur le bras avant. A bord de chacun des Ultim 32/23, les équipiers se relaient pour faire la veille comme l’explique Cyril Dardashti, directeur du Team Gitana « Nous avons en permanence à bord du Maxi Edmond de Rothschild deux équipiers qui disposent d’un semi-rigide s’il faut intervenir avant que nous arrivions en renfort. La journée, nous faisons des quarts et une équipe s’installe à bord pour la nuit ».
Un périmètre sécurisé
Le danger peut venir du vent, même si l’abri de la pointe de Dinard est excellent pour se protéger du secteur sud-ouest, mais aussi des plaisanciers et vedettes à passager qui sillonnent la zone. « Nous avons installé un périmètre de sécurité précise Guillaume Rotée et un semi-rigide de notre équipe patrouille toute la journée. C’est formidable que les plaisanciers puissent approcher et admirer les Ultim32/23, mais nous ne voulons en aucun cas qu’un bateau puisse slalomer entre les mouillages »
Mardi soir, IMOCA et Ocean Fifty rejoindront à leur tour leur mouillage. Les monocoques seront embossés (amarrés par l’avant et l’arrière) sur des lignes de mouillage mises à disposition par le port de Dinard auxquelles sont venues s’ajouter 17 bouées supplémentaires compte tenu de l’affluence de skippers cette année. « Cette façon de mouiller évite que les bateaux tournent sur leur mouillage ajoute Guillaume Rotée. Ils sont 38 et cela demanderait un espace dont nous ne disposons pas vue la topographie des lieux »
Le reste des troupes - Rhum Mono, Multi et Class40 - sortiront quant à eux des bassins la nuit du départ, entre 3 heures et 10 heures du matin. La flotte des 138 concurrents au complet pourra alors rejoindre la zone de départ du côté de la pointe du Grouin et poser le regard sur l’horizon. Une autre histoire pourra commencer.