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Catégorie Rhum : comme un rendez-vous amoureux

27 oct. 2022 - 09:33|Temps de lecture : 7 min

Rhum multi jaune

© Alexis Courcoux

Marins renommés ou amateurs éclairés, tous partagent le même rêve, celui de participer pour la première fois ou de refaire, à l'envi, cette course mythique qu’est la Route du Rhum - Destination Guadeloupe.

De Marc Guillemot (METAROM MG5), qui revient pour sa sixième participation “avec une envie et un enthousiasme intacts” sur cette course qu’il “porte dans son adn de marin” au bizuth Oren Nataf (Rayon Vert), natif de Tel Aviv, qui a patiemment collectionné les posters de tous les vainqueurs depuis 1978, tous viennent chercher ici, l’émotion et le dépassement de soi ; Tous viennent ou y retournent pour “vivre un rêve de gosse”, confiait Brieuc Maisonneuve - CMA Ile de France - 60000 Rebonds.

A eux seuls, ils cumulent pas moins de 40 participations à la Route du Rhum - Destination Guadeloupe ; autant vous dire que les skippers de la catégorie Rhum ne manquent pas d’expérience. Et il en faut pour oser s‘attaquer à la course française la plus légendaire, la plus connue, la plus crainte peut-être. Il n’est pas donné au premier venu d’affronter les dépressions parfois brutales qui balayent le Golfe de Gascogne au mois de novembre, d’essayer de tricoter la route la plus rapide au milieu des systèmes météos qui s’enchaînent.

La Route du Rhum - Destination Guadeloupe, c’est une addiction…”

D’aucuns possèdent déjà de faramineux palmarès, leurs noms sont déjà inscrits dans l’histoire de la course au large française : Philippe Poupon, Roland Jourdain, Marc Guillemot, Jean-Pierre Dick, Catherine Chabaud, Halvard Mabire font partie de ceux-là qui cumulent victoires, trophées et performances sur les courses les plus prestigieuses. Tous se sont taillés un nom à la force de la manivelle de winch durant les quatre décennies passées. Et pourtant l’envie est intacte, le rêve perdure. “La Route du Rhum - Destination Guadeloupe, c’est une addiction; une façon, aussi, pour moi, de pérenniser l’histoire”, souligne Charlie Capelle (Acapella - La Chaîne de l’espoir) qui s’engage pour la sixième fois à bord d’Acapella, sister-ship du vainqueur de la première édition, Olympus Photo de Mike Birch.
Dans la catégorie Rhum Multi, 13 des 17 concurrents ont déjà au moins une participation à leur compteur. Halvard Mabire (GDD) signe sa cinquième récidive sur une course qu’il apprécie toujours autant : “La Route du Rhum - Destination Guadeloupe, c’est vraiment une très belle course ! Une transat en solitaire ce n’est jamais anodin. L’épreuve est compliquée parce que très variée, c’est aussi ce qui est passionnant ! J’en garde des souvenirs mitigés mais je suis vraiment heureux d’entrer cette année dans cette catégorie Rhum Multi, une sorte de retour aux sources de ce qu’est la course, d’autant qu’il y a cette année, sur cette catégorie un sacré niveau, beaucoup de fraîcheur et de la diversité : ça va être vraiment amusant !”

Il n’y a jamais aucune lassitude à participer à cette course : “ Certainement la plus belle des courses en solitaire ! rapporte Willy Bissainte (Tradisyon Gwadloup) - Rhum Mono qui prendra cette année son quatrième départ. "Elle rassemble tout : une grosse dose d’aventure, de compétition et quelque chose de magique, pour les amoureux de la mer et de la nature dont je fais partie. Et puis, la catégorie Rhum reste accessible à des amateurs comme moi. J’aime aussi le côté “vintage” des bateaux sur cette catégorie."

“...Un monument historique
D’autres seront certainement plus intimidés, eux qui découvriront pour la première fois l'indicible magie et l’écrasante émotion qui saisit immanquablement ces hommes et ces femmes sur les pontons bondés de Saint-Malo. S'aligner au départ était leur premier défi, il va leur falloir maintenant se lancer dans l’Aventure, avec un grand A, défier l’Atlantique et rallier Pointe-à-Pitre au terme de 3543 milles nautiques soit 6562 km parcourus à la seule force du vent.
Pour Rémi Gerin associé à son 20 mètres classique FAIAOAHE, "La Route du Rhum avec ses 12 éditions et ses 44 années d’existence, c’est une sorte de monument historique français ! Alors oui, j’ai le trac ! Le trac de me retrouver sur cette ligne de départ à côté des plus grands marins et des Ultims 32/23". Côté navigation, le trinitain n’est pas trop inquiet, il connaît son bateau par cœur après 16 ans de vie commune et plus de 60.000 milles parcourus sur tous les océans du globe, mais quand-même, faire cette course en solitaire reste un truc de dingue : C’est assez unique, le prolongement logique de mon histoire avec ce bateau, mais c’est un truc pas facile, un défi. Faiaoahe est prêt, je suis prêt… mais j’ai le trac !

Un rendez-vous amoureux”
Guy Pronier (Terranimo), lui, peine encore à réaliser pleinement qu’il va honorer, dans quelques semaines, cette promesse qu’il s’était faite à lui-même il y a près de 40 ans : “Là, je me dis que je suis totalement inconscient de me lancer dans cette course !! C’est une aventure pleine d’inconnu, un peu comme un premier rendez-vous amoureux : on imagine plein de choses mais on ne sait pas du tout ce qu’il va se passer ! Finalement, je ne suis sûr que d’une seule chose : il y a aura beaucoup d'émotions, le jour du départ, sur les pontons de Saint-Malo!”

Ils ont dit :

Halvard Mabire (GDD) - Rhum Multi : "La Route du Rhum, c’est vraiment une très belle course ! Une transat en solitaire ce n’est jamais anodin. L’épreuve est compliquée parce que très variée, c’est aussi ce qui est passionnant ! J’en garde des souvenirs mitigés mais je suis vraiment heureux d’entrer cette année dans cette catégorie Rhum Multi, une sorte de retour aux sources de ce qu’est la course, d’autant qu’il y a cette année, sur cette catégorie un sacré niveau, beaucoup de fraîcheur et de la diversité : ça va être vraiment amusant !
Mon bateau (un ORC 50) est un très bon support pour faire cette édition que je vais aborder sereinement. Il y a eu, pour moi, un parfait alignement des planètes : j’ai récupéré GDD en octobre l’année dernière et déjà parcouru plus de 15.000 milles avec ce bateau qui me plait beaucoup. Nous allons être plusieurs à disputer la course sur des bateaux assez similaires, en plus des gens que j’aime bien ! Je suis très très content de revenir sur cette Route du Rhum - Destination Guadeloupe

Rémi Gerin - FAIAOAHE - Rhum Mono : "La Route du Rhum avec ses 12 éditions et ses 44 années d’existence, c’est une sorte de monument historique français ! Alors oui, j’ai le trac ! Le trac de me retrouver sur cette ligne de départ à côté des plus grands marins, des Ultimes. Ce ne sera pas le moment de foirer ses manœuvres (rires).
Je connais très bien mon bateau que j’ai fait construire en 2016, on a fait ensemble le tour du monde et beaucoup de courses en équipage, pas loin de 60.000 milles, on se connaît très bien. Et puis, j’ai découvert le solo sur le prologue de la Classic Week à Antigua et j’ai adoré ça, c’était absolument génial ! Depuis j’ai multiplié les navigations en solo avec cet objectif de faire la Route du Rhum ; c’est assez unique, le prolongement logique de mon histoire avec ce bateau, même si c’est un truc pas facile, un défi. Faiaoahe est prêt, je suis prêt… mais j’ai le trac
!"

Willy Bissainte - Tradysion Gwadloup - Rhum Mono : "C’est certainement la plus belle des courses en solitaire ! Elle rassemble tout : une grosse dose d’aventure, de compétition et un truc un peu magique, presque contemplatif pour les amoureux de la mer et de la nature dont je fais partie. Et puis, la Classe Rhum reste accessible à des amateurs comme moi. J’aime aussi le côté “vintage” des bateaux sur cette classe.
Je suis guadeloupéen, je vis avec cette course depuis mon enfance, j'ai assisté à quasiment toutes les arrivées. Pour cette quatrième participation, j’ai envie de bien faire. Je souhaite aussi effacer le contretemps de ma course en 2018 [Willy s’était échoué- NDLR].
Ce serait prétentieux de dire que je connais la route, parce qu’elle est, à chaque fois différente, c’est aussi ça qui est passionnant. Ce que j’aime particulièrement sur cette course c’est qu’on est en apprentissage permanent, même après 4 éditions : à chaque fois, j’ai énormément appris, sur moi, sur le bateau
."

Guy Pronier- Terranimo - Rhum Mono : "Là, je me dis que je suis totalement inconscient de me lancer dans cette course !! C’est une aventure pleine d’inconnu, un peu comme un premier rendez-vous amoureux : on imagine plein de choses mais on ne sait pas du tout ce qu’il va se passer ! Je n’y vais pas dans un esprit de compétition, je vais plutôt essayer d’être raisonnable. Finalement, je ne suis sûr que d’une seule chose : il y a aura beaucoup d'émotions, le jour du départ, sur les pontons de Saint-Malo !"

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