carto.png
Chargement

Cartographie en direct

Une fin de course torride

19 nov. 2022 - 16:11|Temps de lecture : 4 min

95247-thomas-ruyant-linkedout-imoca-r-1200-900.jpg

Thomas Ruyant - LinkedOut

Attendus lundi 21 novembre en début d’après-midi (heure métropole) à Pointe-à-Pitre, Thomas Ruyant et Charlie Dalin sont plus que jamais à la bagarre. LinkedOut a repris la tête de la flotte hier matin et creuse quelque peu l’écart (21 milles cet après-midi), mais Apivia impérial depuis le départ de Saint-Malo le 9 novembre dernier, ne se laissera aucunement faire. Il reste 600 milles à parcourir dont un gros morceau : le contournement de la Guadeloupe et ses zones de dévents. Les deux skippers doivent d’ici là veiller au grain, car les alizés instables, les manœuvres d’empannages et la fatigue accumulée depuis ces 10 jours de course folle demeurent désormais des paramètres primordiaux pour accéder à la victoire…

L’histoire est hallucinante. Charlie Dalin, maître incontesté de la flotte des 38 IMOCA au départ de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, impérial et inattaquable sur la première partie de la course avec plus de 80 milles d’avance sur ces poursuivants au sud des Açores, voit son trône trembler, voire se renverser. La dorsale anticyclonique avait certes rassemblé la troupe à l’entrée des Alizés mais Apivia restait devant, les autres tous derrière à l’affût de la moindre erreur, de la plus petite opportunité. Dans les conditions météo ultra instables, variant sans cesse en force et en direction, obligeant les skippers à enchaîner les manœuvres d’empannage, le 18 novembre au matin, LinkedOut, prenait la tête, augmentant son avance depuis plus de 24h. Les deux hommes de tête veulent la gagne, le graal, la victoire un point c’est tout… 21 milles soit une heure d’écart les séparent. Les dernières 48h promettent un suspense incroyable, digne d’une Solitaire du Figaro, un scénario de rêve pour tous ceux qui suivent la course !

Guadeloupe, la terre promise

Derrière le premier groupe des 7 bateaux, la course bat également son plein dans les alizés toniques, parfois brutaux sous les grains, avec pour certains des aléas dont ils se passerait bien. Yannick Bestaven, sur son Maître CoQ V flambant neuf, prend la mesure de la bête : « Hier le soufflet du faux vérin de la quille pivotante a lâché. J’ai eu une grosse invasion d’eau dans toute la cellule de vie du bateau notamment là où sont les parcs batterie. C’était très chaud. J’ai dû m’arrêter pendant 3 heures le temps de tout écoper et de trouver une solution pour remettre ce soufflet en place, sans lequel Je n’aurais pas pu naviguer bien vite. L’objectif est avant tout de terminer et de se qualifier pour le Vendée Globe. Ces bateaux sont des machines infernales ! ». Pour d’autres, c’est le plaisir de naviguer vite au portant, de tenter des coups, de maintenir les adversaires dans le tableau arrière, de s’approprier son bateau. Benjamin Dutreux (Guyot Environnement – Water Family), 8e, à 350 milles de la tête de flotte semble faire partie de ceux-là : « Ces dernières 48 heures je me suis éclaté, c’est la première fois que j’utilise le bateau au portant. Le bateau marche vraiment bien, avec des vitesses proches des premiers. »

Sur la route de la Guadeloupe, à 450 milles des leaders, un groupe de 15 bateaux, heureux mélange de foilers et d’IMOCA à dérives s’offre une bagarre de tous les instants. MACSF (Isabelle Joschke), Medallia (Pip Hare), Lazare (Tanguy Le Turquais), Benjamin Ferré (Monnoyeur-Duo for a Job) et les autres ont encore de quoi de grappiller des places jusqu’à Pointe-à-Pitre. Alan Roura (Hublot) à bord de l’ancienne fusée d’Alex Thomson cherche encore ses marques et ne dirait pas non pour remonter quelques places au classement : « Je me concentre sur la bonne marche du bateau : réglage des voiles, équilibre des poids, angles des foils… Pour le moment, j'ai un truc assez stable, j'ai pas mal gagné en performance. J’essaye de me remonter le moral comme je peux, je suis vraiment déçu de cette course, de mon classement, je ne suis pas complètement le seul à avoir un super bateau et à ne pas avoir choisi l'option payante, mais c'est vraiment lourd à accepter. Allez, j'ai des places à remonter ! ».

99614-17-11-isabelle-joschke-macsf-imoca-r-1200-900.jpg

Isabelle Joschke - MASCF

Facebook

Twitter

LinkedIn

Email

Copier le lien

Revenir en haut

Vous pouvez librement donner, refuser ou retirer votre consentement à tout moment. Vous pouvez consentir à l’utilisation de ces technologies en vous servant du bouton « Accepter ».