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Reprendre ses marques...

17 nov. 2022 - 11:23|Temps de lecture : 6 min

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Jean-Pierre Dick ( Notre méditerranée - Ville de Nice) © Copurchic

Vacations du jour avec les leaders de la catégorie Rhum, ce jeudi 17 novembre. Jean-Pierre Dick (Notre Méditerranée - Ville de Nice) après avoir déposé Brieuc Maisoneuve (CMA île de France - 60000 Rebonds), aux Açores, sur l’île de San Miguel, se remet dans sa course et se réjouit de trouver enfin du portant sur sa route ! Gilles Buekenhout (Jess) s’efforce de progresser vers la Guadeloupe malgré des déboires de bout-dehors. De son côté, Gilles Colubi (Kornog2) se réjouit de l’état global de son Pogo 12.50.

Jean-Pierre Dick (Notre Méditerranée - Ville de Nice)
“Bonjour, j’étais à la table à cartes pour regarder ce qui nous attendait. Le menu est alléchant, avec enfin du portant ! On est au début du 9ème jour de course. C’est là qu’on lâche un peu les écoutes, enfin ! Il n’y a eu que du près, que du près, que du près ! C’est quand même agréable d’arriver au sommet de la montagne.
Pour l’instant, il y a 15 nœuds environ et il doit y avoir deux mètres de mer. Le soleil se lève sur ce que je considère être un début d’alizé, en tout cas un début de vent portant dans l’Atlantique Nord. On n’est qu’aux latitudes de Gibraltar. On n’est pas pas du tout sous des latitudes tropicales mais on sent que ça va arriver et ça fait très, très plaisir. On va essayer de se faufiler dans un trou de souris pour essayer de garder ces vents portants. Normalement, c’est quelque chose qui doit être faisable.
Il va falloir faire bien attention, éviter cette zone avec vraiment peu de vent et rester vigilant.

Le départ de Brieuc a été malgré tout un moment déstabilisant. Tout d’un coup, vous vous retrouvez à deux, vous découvrez son histoire…Brieuc est quelqu’un de très attachant.
Là, d’être à nouveau seul, je me retrouve face à mes objectifs, face à moi-même et la course est différente. Il faut un peu de temps pour reprendre ses marques.

La nuit a été dure aussi avec pas mal de changements de direction de vent. Il a fallu trouver l’endroit où passer pour retrouver ce portant. Ça a été un peu laborieux, mais on y est. Malgré tout : du bricolage à bord aujourd’hui au programme avant de commencer à mettre des voiles très importantes, les spis & co. Il y a un peu de travail à faire sur le bateau. Je n’ai pas envie de laisser passer ma chance de gagner cet évènement. Il faut vraiment que je m'attèle à bien faire les choses avant qu’il y ait beaucoup de pression. C’est important de tout bien préparer”.

Gilles Colubi - Kornog2
Je vais bientôt passer Madère et je suis content de retrouver un temps un peu plus calme parce qu’au final la deuxième dépression a été assez violente, mais le bateau va bien, pas de casse.
Là, ça oscille entre 6 et 20 nœuds selon les nuages. On est toujours sur les réglages parce que le vent varie beaucoup et je ne veux surtout pas me faire rattraper. Je mange, je dors et je suis sur les réglages, je ne fais rien d’autre ! On est là pour ça, à essayer de porter le max de toile.
Aujourd’hui je vais essayer de me laver et changer mes vêtements pour la première fois ! Honnêtement ça commence à cocotter, heureusement que je suis tout seul mais il est temps de faire quelque chose et je me ferai sûrement engueuler par ma compagne ;-) J’attends juste qu’il fasse un peu meilleur !
Je vais essayer de passer la barrière anticyclonique pour aller chercher les alizés et passer d’ici 48h sous spi. C’est une bonne chose parce qu’ils sont prêts ! Je vais regarder Willy (Bissainte) et Olivier (Nemsguern) qui sont juste devant moi pour voir s’ils ont du vent ou pas, et au besoin, je me décalerais.
Je suis content de ma course pour le moment. d’autant que je n’ai aucun problème sur le bateau à part le bloc de la table à carte qui s’est complètement détaché dans un choc, il y a trois jours. Heureusement j’étais à côté, j’ai pu refixer la table avec un bout avant de sortir la perceuse.

Gilles Buekenhout - JESS

La météo n’est pas facile ! Je n’ai pas encore vu d’ouverture pour partir vers les alizés. Tout à l’heure j’étais à 22 nœuds, Là, je ne suis plus qu’à 10 nœuds pour 17 nœuds de vent, mais il y a quand-même pas mal de bouffes de vent, donc il faut faire vachement gaffe. J’ai la chance d’avoir un bateau assez tolérant.

Les cinq premiers jours de course ont vraiment été en mode survie, là c'est plus praticable, la mer est mieux rangée même si ça tape quand-même pas mal. J’ai lu un petit mot de Philippe Poupon sur la navigation en multicoque, c’est exactement ça, j’aurai pu écrire la même chose ! On a parfois le ventre un peu serré. Mais on vient aussi ici pour chercher tout ça : le défi sur soi-même.

Je n'en avais pas parlé mais j’ai eu un petit problème technique une heure après le départ : le bateau a enfourné et mon bout dehors s’est cassé. J'ai pu récupérer tous les morceaux mais c’était vraiment problématique pour le portant, il me manquait trois voiles d’avant ! J’ai donc attaqué un peu plus Je me suis évidemment posé la question d’une escale pour réparer, j’aurai perdu 24h. Finalement je suis parti à fond de balle comme on dit ! Je savais qu’on avait cinq jours de près, il fallait que j’essaye de creuser un peu l’écart à ce moment-là.
L’idée c’est toujours de faire une belle trajectoire. Comme je ne voyais pas d’ouverture vers les alizés, j'ai cherché à me faufiler entre les dépressions, pour avoir toujours de la pression et raccourcir ma route au maximum.

Je commence à être dans du portant. J’avance vers l’orthodromie et je vais faire une aile de mouette. Je prends le NO à 130° avant d’empanner. Parce que oui, grâce au kit ARKEMA, et un peu de colle j’ai pu réparer mon bout dehors ! ça a été une belle histoire d’aller le remettre en place à l’avant : à califourchon sur le bout dehors, 1,6 mètre devant le bateau pendant 40 minutes pour refaire le lashing. Cet exercice de funambule m’a enlevé une bonne épine du pied et c’est une sacré victoire d’avoir réussi à réparer avec mes petits moyens du bord. Une mésaventure qui se termine bien, une de plus. Hâte de pouvoir tester le tout.
Je suis content de ma course, tout se déroule bien, mais je suis très triste pour Brieuc (Maisonneuve) et Erwan (Thiboumery). Il y a beaucoup d’émotion d’autant que mon ancien bateau était le sistership de celui d’Erwan. Il y a avait trois bateaux et j'ai eu, à l’époque, le n°1 de la série.

J’ai du mal à voir une vision globale de la course en dehors des quatres guerriers qui sont juste derrière moi, pour l’instant, avec leurs camions. On se croyait sur le Paris Dakar, eux en camion et moi en buggy.

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