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Ras le bol de ce vent instable !

16 nov. 2022 - 08:07|Temps de lecture : 6 min

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Comme toujours Halvard Mabire (GDD) est en verve ! Les marins ont sûrement profité d’une relative accalmie pour se reposer : peu d'échanges cette nuit. Nous en profitons pour vous donner des nouvelles de Willy Bissainte et David Ducosson, nouvelles fournies par leurs équipes à terre.

Willy Bissainte - Tradysion Gwadloup
Après 48 h de course Willy a constaté quelques soucis techniques.
Le rail de grand-voile est partiellement arraché. Ce rail permet de hisser la grand-voile le long du mât. Willy est actuellement contraint de naviguer avec 2 ris (surface de grand voile réduite d’un tiers : cf photo !!) il ne peut pas renvoyer toute sa voile et ne peut pas l’affaler non plus. Après s’être interrogé sur une escale technique à Madère pour réparer il préfère continuer … Willy attend une zone de calme pour monter dans le mât afin de sécuriser la situation.
D’autre part Willy a constaté une voie d’eau il a pu colmater un peu et maîtriser la situation en pompant régulièrement.
Willy devrait rejoindre les alizés rapidement et devra rejoindre la Guadeloupe avec 2 ris et travailler la vitesse avec ses voiles d’avant… Après une première semaine de course compliquée pour le bonhomme et pour le bateau, le moral est bon et la santé aussi ! 💪🏼 Merci pour vos messages et votre soutien !

David Ducosson - Trilogik - Dys de Coeur est, lui, toujours en escale technique à Lorient mais espère reprendre la mer aujourd’hui.

Toutes les pièces pour la réparation du pilote automatique sont arrivées et la réparation est sur le point de se terminer. Elle le sera ce mercredi. L’équipe n'a pas chômé ! Mais s’arrêter un week-end prolongé férié n’a pas aidé.
David cherche maintenant une fenêtre météo pour repartir, a priori jeudi mais ce n'est pas simple car les fronts se suivent de manière très rapprochée et sur de larges zones. On guette donc pour jeudi.

Halvard Mabire - GDD

Bonjour,
Mercredi 16 Novembre, une semaine que nous sommes partis et toujours au près, éventuellement à tirer des bords (pour certains).
La légende Du Rhum, comme toutes les légendes, se doit d'être embellie et on imagine que c'est une course de portant.
C'est parce qu'on ne se souvient que des jours qui précèdent l'arrivée, un peu comme quand on visite un pavillon témoin mais quand on emménage dans celui qu'on a acheté on s'aperçoit alors que c'est pas tout à fait comme on l'avait rêvé.

Ce qui marque surtout c'est l'instabilité totale du vent. Je sais bien qu'en bordure d'anticyclone c'est plus ou moins "normal", ou en tous cas plus explicable, mais là, il ne faut pas exagérer !

Désolé de décevoir les climatosceptiques, mais à chaque fois que je traverse l'Atlantique, ce qui m'arrive quand même assez souvent, je trouve que c'est de pire en pire … ou c'est moi qui vieillit !?
Une fois passé le vilain front qui nous a créé quelques désagréments et pas mal de casse sur la flotte, on pouvait espérer une descente certes compliquée mais pas nécessairement un tantinet pénible. Mais un vent qui passe en quelques secondes de 12 à 25 kts, et vice versa, et avec de surcroît des bascules de plus ou moins 30° en direction, pour moi c'est pas convenable. Indécent même. De qui se moque-t-on?

Du coup c'est difficile d'habiller le bateau. Avec GV Haute et J1 (grand génois - mais c'est la mode de donner des noms de code aux voiles, ça fait plus "pro", à défaut de perpétuer les traditions maritimes) 25 nœuds de vent, on est comme un con. Et avec GV 1 ris et J2 (trinquette, c'est plus joli non?) dans douze nœuds de vent, on est comme un con aussi. Du coup, on a un peu l'impression de faire tout mal, et pour autant ce n'est pas faute de s'en donner du mal !

Pour ceux qui pensent que l'on passe nos quarts de nuit à admirer les étoiles, d'abord y en n'a pas vu que le ciel est complètement couvert ! Et ensuite on n'a pas le temps, sans arrêt aux aguets. Car sur un multicoque, la faute de vigilance se paye cash ! Un œil rivé sur les instruments pour essayer d'anticiper les surventes et les changements de direction du vent, un autre sur les voiles et les deux pattes de devant occupées à tourner des manivelles et tirer ou lâcher des grosses ficelles toutes mouillées. Pas tout le temps quand même, mais assez souvent pour faire plus d'activité que si on passait 6 heures par jour en salle de sport. Quant aux pattes de derrière elles sont sollicitées autant que dans une partie de rodéo pour essayer de rester sur la monture. A part que ça dure plus longtemps qu'un rodéo.
Donc les temps de sommeil sont plus que difficiles à trouver et heureusement que l'on n'a pas l'inspection du Travail sur le dos (il ne manquerait plus que ça!), car on ne compte plus les heures sup et et je déconseille fortement aux fervents des 35 heures de venir faire du bateau (à noter que ceux qui se permettent de dicter à chacun le temps qu'il doit travailler , ou pas, font eux-mêmes beaucoup plus de 35 heures de travail par semaine, en tout cas c'est ce qu'ils laissent à penser, car ils n'ont jamais le temps).

D'ailleurs, le temps passé au clavier est évidemment au détriment du temps de sommeil, mais il permet néanmoins de rester quand même en veille. Et puis il faut bien que l'on vous donne quelques nouvelles des bateaux, histoire de rappeler que la Route du Rhum c'est aussi une course qui se passe sur l'eau aussi et pas que sur des écrans.

Mais surtout, même si j'ai l'air de me plaindre en évoquant cette conjoncture pas toujours favorable, il n'en n'est rien. Je n'échangerais ma place pour rien au monde et tous les petits désagréments cités ci-dessus ne sont que les contraintes acceptées pour jouir par ailleurs de moments uniques, hors temps et dans un environnement qui est l'expression même de la Nature sauvage, indomptable par l'homme. Et la première des jouissance est bien d'être là parce qu'on l'a choisi.

Par ailleurs, à propos de Virtual Regatta, qui semble avoir un grand succès, je trouve qu'il manque quand même quelque chose à ce jeu qui semble entraîner "sur l'eau" un public de plus en plus nombreux et qui découvre ou s'intéresse à la Course au Large par ce biais.
Il manque l'algorithme "casse". Ce n'est pas normal que sur une flotte aussi nombreuse il n'y ai pas un seul démâtage, aucune panne de pilote, aucun souci d'électronique et pas de grand voile déchirée suite à un empannage chinois... et la liste des avaries aléatoires est loin d'être exhaustive.
Quand cet algorithme sera installé pour rendre ce jeu encore plus attractif, car plus proche de la réalité de la course au Large (dans la vie on ne peut pas prendre que le meilleur, il faut accepter les emmerdes aussi, sinon c'est là où le virtuel devient sociétalement dangereux), merci de me demander mon RIB pour pouvoir faire le virement correspondant aux royalties pour ma contribution constructive à ce jeu dont le succès peut faire rêver plus d'une startup.

A bientôt

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